Le christ est-il bien accueilli dans nos églises ?
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Le Christ est-il heureux dans les églises ? Cette question peut paraître étonnante, mais au vue des évènements, je me suis posé la question.
En effet le Christ n’est-il pas celui qui a reçu tout pouvoir (St Mt 28,18), qui est capable de toucher les coeurs les plus endurcis comme il l’a fait comprendre à sainte Marguerite-Marie ? N’est-il pas « celui qui a en main la clef de David, celui qui ouvre et personne ne fermera, celui qui ferme et personne ne peut ouvrir » (Ap. 3,7) ? Alors pourquoi y a-t-il tant de blocages pour retourner à la messe ?
Dieu veut-il à travers cela nous faire comprendre quelque chose ?
Souvent les évènements sont un moyen que Dieu utilise quand on ne veut pas l’écouter autrement.
Le Christ dans l’hostie, au témoignage d’un grand nombre de personnes que j’ai entendues, est traité en effet d’une manière « étonnante », au moins extérieurement, dans beaucoup d’églises. Et l’on pourrait peut-être comprendre sa « réticence » à leur réouverture, si cette réouverture pouvait être pour lui l’occasion de nouvelles souffrances.
Le Christ, alors, pourrait souffrir dans les églises ? Cela semble surprenant, mais ce pourrait bien être le cas.
Pour ne citer qu’un exemple, je connais un bon nombre de personnes qui dans les églises ont eu toutes les peines du monde à faire rendre l’hostie à des personnes qui s’enfuyaient avec, dans des buts tout à fait douteux.
Comment cela ferait pourrait faire souffrir Dieu, puisqu’il est « pur esprit » et que beaucoup des choses matérielles sont pour lui « secondaires », semblent penser les gens ?
Voici les propres paroles du Christ à propos de l’Eucharistie à Sainte Marguerite-Marie :
« Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes jusqu’à se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. »
Et les évangiles disent la même chose sur le Christ. Plusieurs passages des évangiles sont frappants : à certains moments, le Christ se plaint de la façon dont il est traité, il pleure de certaines choses. Or le Christ est le même aujourd’hui. Il est réellement présent dans l’hostie avec son corps et son sang.
Si ces phrases des évangiles ont été rapportées, c’est certainement pour nous faire comprendre ce qu’il attend aussi de nous. Parmi ces passages, l’un d’eux est particulièrement révélateur sur le Christ : celui où le Christ est accueilli par le pharisien Simon et que la femme pécheresse verse sur lui un parfum de grand prix. Devant l’attitude de Simon méprisante envers cette femme, il lui parle de son accueil « Simon : « Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu n’as pas versé d’eau sur mes pieds ; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as point donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a cessé de me baiser les pieds. Tu n’as pas oint ma tête d’huile, mais elle a oint mes pieds de parfum. »
Ces gestes touchent le Christ car ils viennent du coeur. Cette femme aime le Christ.
Essayons de nous décentrer quelques instants pour voir comment le Christ vit la messe.
Il nous attend, il a donné tout son amour pour nous sur la croix et il se donne entièrement dans chaque hostie. Or les gens ne font souvent que peu attention à lui et si ils y font attention c’est le plus souvent pour lui demander des choses. Ils arrivent souvent en retard à la messe, quand il y vont. Cela est révélateur d’un état d’esprit. A-t-on vu souvent des amoureux fous, en retard volontairement à un rendez-vous ? Dieu ne peut-il pas être blessé par cela ? Lui qui nous a créés avec tant d’amour, voir ses enfants agir avec si peu d’amour et de reconnaissance… Si peu de gens l’aiment gratuitement, semble-t-il.
Alors donnons envie au Christ d’ouvrir les églises, de nous inviter à son banquet.
Comment faire ? Faire ce qui doit se faire normalement : demander pardon à Dieu pour nos manques d’amour et pour ceux de nos frères, pour chaque fois que nous l’avons mal accueilli.
Et quand le coeur des gens sera prêt, alors celui qui a en main la clé de David voudra certainement nous ouvrir les porte et nous inviter à son banquet.
Dieu vous bénisse
Abbé Billot